Consensus du traitement de l’obésité

Prise de position du GITO sur le Consensus du traitement de l’obésité en Suisse

Le présent texte se réfère à la dernière mise à jour du Consensus suisse sur le traitement de l’obésité établi par l’Association Suisse pour l’Etude du Métabolisme et de l’Obésité (ASEMO), datant de 2006 . Il est le fruit d’un groupe de travail réunissant des médecins internistes, des psychiatres et un chirurgien bariatrique. Les éléments discutés ci-après représentent les points sur lesquels nous souhaitions apporter des précisions ou une évolution de nos pratiques par rapport au document de référence. Ce texte n’est donc ni une synthèse complète de la prise en charge de l’obésité selon le GITO, ni un résumé du consensus Suisse.

Eléments discutés :

Nécessité de la prise en charge interdisciplinaire

  • Prévalence de la psychopathologie du patient obèse
  • Collaboration somaticiens – psychiatres
  • Ressources pour l’activité physique adaptée et accompagnée
  • Update sur les médicaments
  • Update sur la chirurgie bariatrique

Nécessité de la prise en charge interdisciplinaire

Selon nous, la complexité des problématiques des patients souffrant d’obésité implique une prise en charge interdisciplinaire, dans le sens d’une collaboration active entre différents professionnels de santé. Si le GITO réunit déjà des médecins internistes, pédiatres, psychiatres et chirurgiens, la prise en charge interdisciplinaire du patient obèse implique également les diététiciens, psychologues, physiothérapeutes et maîtres de sports spécialisés dans les activités physiques adaptées. Les thérapies à médiations artistiques (art thérapie) ainsi que les approches psychocorporelles sont à intégrer quand elles sont disponibles, car l’expérience montre qu’elles sont d’un grand apport à la prise en charge. Proposer une approche interdisciplinaire au patient souffrant d’obésité est aussi une manière de lui montrer qu’il n’y a pas une solution simple à un problème si complexe. Ce type de prise en charge est aujourd’hui également une exigence dans le cadre d’un projet de chirurgie bariatrique

Prévalence de la psychopathologie du patient obèse

Les problèmes psychiques des patients obèses ne se limitent pas aux TCA. On rencontre fréquemment dans cette population des patients souffrant de troubles anxieux ou dépressifs. Les problématiques relatives aux troubles de l’attachement sont également fréquentes. Les troubles de personnalité limite de même que les troubles bipolaires sont très prévalents et rendent la prise en charge difficile. Rechercher les psychopathologies est primordial pour éviter les échecs. Patients et thérapeutes bénéficieront de l’évaluation psychologique du patient obèse, c’est pourquoi elle devrait faire partie de toute prise en charge globale.

Collaboration somaticiens – psychiatres

Toutefois ceci pose la question de la place du psychiatre/psychologue dans la prise en charge. En effet, dans l’immense majorité des cas, le patient obèse consulte spontanément le somaticien plutôt que le psychothérapeute  pour une demande qui à trait au corps. Et donc de préciser que dans la plupart des situations la demande au psychothérapeute  émanera d’abord du médecin. Cette perspective réellement interdisciplinaire implique une étroite collaboration somaticien-psychiatre qui demande une certaine disponibilité de part et d’autres. Pour le psychothérapeute, ce type de prise en charge peut représenter un changement de son cadre habituel de travail.

Ressources pour l’activité physique adaptée et accompagnée

L’activité physique représente une part incontournable de la prise en charge de l’obésité. Toutefois, les limites physiques,  la prévalence des comorbidités des patients obèses et l’importante fréquence de comportement de type « tout ou rien », impose une activité physique adaptée et donc souvent accompagnée. Les ressources à dispositions à ce jour sont essentiellement les physiothérapeutes et les maîtres de sports ayant suivi la formation d’activité physique adaptée.

Médicaments

A propos des médicaments, la situation à évolué depuis  la dernière mise à jour du consensus Suisse sur le traitement de l’obésité puisque la Sibutramine et le Rimonabant ont été retirés du marché. Seul l’Orlistat reste à disposition.

A propos des antidépresseurs, si la Fluoxétine reste un bon choix, nous proposons de préférence de prendre l’avis du psychiatre impliqué.

Chirurgie bariatrique

A propos de la chirurgie bariatrique, là aussi les recommandations ont évolué. Nous nous référons  à la mise à jour de janvier 2014 du Swiss Study Group for Morbid Obesity and Metabolic Disorders (SMOB) disponible en français sur www.smob.ch