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Nouveaux éléments à évaluer dans le suivi de nos patients obèses

Nouveaux éléments à évaluer dans le suivi de nos patients obèses.
Mise à jour de novembre 2018

Ce travail est né de notre exigence fondamentale : optimaliser le suivi de nos patients obèses.
L‘idée de départ était de rechercher, dans le profil psychologique et comportemental du patient, des éléments
prédicteurs d’une bonne ou mauvaise issue d’un projet de perte de poids. En effet, les nombreuses recherches
publiées sur le sujet n’ont pas apporté de résultats concluants, car aucun des paramètres examinés n’a été
démontré être un incontestable facteur prédictif d’une perte de poids. Il faut souligner que, dans la littérature,
la plupart des paramètres examinés appartiennent au domaine de la psychologie, voire de la psychopathologie
comme la dépression, l’anxiété, les troubles psychotiques ou celles du comportement alimentaire.
Par conséquent, notre sentiment est qu’il faut orienter notre réflexion sur des paramètres davantage
focalisés sur la personnalité du patient, son mode de fonctionnement et son cadre de vie. Nous avons donc
envisagé d’élaborer un questionnaire apte à explorer ces aspects et potentiellement utile à détecter les
éléments jouant en faveur ou en défaveur d’un projet de perte de poids.

D’autre part, le concept de départ a aussi évolué : en effet, plutôt que d’établir des facteurs prédictifs, il s’agit
de définir quelles sont les compétences indispensables que le patient doit posséder pour mener à bien un
projet de perte de poids. Cette reformulation nous semble plus cohérente avec notre but primaire d’améliorer
le suivi du patient et aussi avec l’idée que nous accompagnons nos patients dans un cheminement, ce qui
implique la possibilité d’une évolution, un changement et, surtout, l’acquisition de nouveaux outils et
l’amélioration des compétences.

Dans ce contexte, un questionnaire devient un outil de travail permettant de répondre à différentes exigences :
• établir une sorte d’ « état des lieux » ponctuel de la situation du patient à un moment donné. Ceci
peut être très utile au début du traitement pour définir quelles sont les compétences à améliorer et
quels sont les points de force sur lesquels s’appuyer dans la construction du projet.
• évaluer l’évolution du patient au cours du suivi, en termes d’acquisition des compétences et de
modification du comportement aptes à favoriser la bonne issue du projet.

Pour créer le questionnaire, nous avons fait appel à nos membres en leur demandant de nous donner une liste
d’éléments qui, d’après leur expérience dans le domaine de l’obésité, jouent un rôle déterminant dans la
réussite ou l’échec d’un projet de perte de poids. Nous avons ensuite retenus les éléments qui revenaient le
plus fréquemment, parmi ceux indiqués par nos spécialistes.

Sur la base de ce travail, nous avons élaboré notre questionnaire, dont un exemple figure dans l’annexe 1.
Deux questions fondamentales, du point de vue méthodologique, se posent quant à l’utilisation du
questionnaire : quand et comment le remplir.

Comment remplir le questionnaire ?
– En présence du patient ?
– En transcrivent uniquement ce que le patient déclare ? (ceci concerne surtout les questions
explorant le cadre de vie, le degré d’épanouissement etc.)
– Quand remplir le questionnaire ? (cette question se pose essentiellement lors de l’établissement de l’ « état des lieux »)
– Lors de la toute première séance ?
– Au cours de plusieurs séances successives ?

Les nombreuses discussions suscitées par ces questions naissent du besoin de limiter au maximum le poids de
la subjectivité, celle du patient autant que celle du thérapeute, dans la compilation du questionnaire. Trouver
des réponses absolues et une méthode unique relève de la quadrature du cercle puisque, par définition, les
questions posées interpellent le vécu du patient d’une part et, d’autre part, l’opinion que le thérapeute se
forge sur la personnalité et le mode de fonctionnement du patient.

Nous avons donc choisi ce qui nous semble un compromis acceptable en suggérant que le questionnaire soit
rempli au cours des deux/trois premières séances, sans nécessairement suivre l’ordre dans lequel les questions
sont indiquées, mais plutôt en fonction des sujets abordés, de l’importance qu’ils recouvrent aux yeux du
patient ou, au contraire, de l’éventuelle réticente du patient à les aborder.

Nous considérons que ce n’est pas par hasard si, au bout d’un certain nombre de séances, une ou plusieurs
questions n’ont pas été posées : par exemple, la réticence du patient, le désir du thérapeute de ne pas le
confronter à certains aspects de sa vie etc. Nous suggérons donc que, si des cases ne sont pas remplies, le
thérapeute en indique les raisons, dans l’espace réservé aux observations.
Pour finir, nous avons associé au questionnaire une sorte de « mode d’emploi » consistant en un certain
nombre de fiches techniques : il s’agit des questions clé à poser afin d’évaluer un paramètre donné figurant
dans le questionnaire. Ces fiches techniques figurent dans l’annexe 2 de cette synthèse.

Afin d’évaluer la pertinence du questionnaire, nous avons proposé aux membres de l’association d’en remplir
quelques exemplaires, sans mettre de limites quant au choix des patients : il s’agit donc de sujets obèses
bénéficiant d’un traitement médical ou chirurgical pour perte, au début du programme ou ayant déjà effectué
un suivi plus ou moins long, de candidats au bypass gastrique ou ayant entrepris un programme médical de
perte de poids. Nous sommes conscients que l’hétérogénéité du groupe étudié peut introduire un facteur de
confusion dans l’évaluation du questionnaire mais, d’autre part, notre ambition est d’élaborer un instrument
utile au suivi de tous les patients obèses, indépendamment d’où il se situe à un moment donné, dans son
parcours dans la maladie.

Nous avons ainsi obtenu une cinquantaine de questionnaires remplis et nous nous proposons de répondre aux
questions suivantes :
• Le questionnaire est-il utile pour une meilleure connaissance du patient ?
• Est-il facile à remplir dans son ensemble?
• Pose-t-il des difficultés quant à une ou plusieurs questions spécifiques ?
• Couvre t-il toutes les questions essentielles ?
• Présente t-il des redondances ?
• Pouvons-nous en tirer quelques éléments pour une meilleure connaissance de notre population de
patients, dans son ensemble ?

Ces questions font l’objet du travail actuel de notre groupe.
Nous envisageons d’intégrer ce questionnaire dans un dossier médical spécifiquement conçu pour les patients
obèses.

Notre prochaine activité consistera en l’élaboration de ces dossiers dans le but de le proposer :
• Aux médecins pas nécessairement expérimentés dans le traitement des patients obèses.
• Aux médecins expérimentés mais de spécialisation différentes ( Psychiatres, Chirurgiens, Internistes).
• Comme instrument d’échange entre spécialistes, par rapport à un patient commun.