Joëlle 50 ans

Genève, le vendredi 13 décembre 2014

 

Je suis arrivée chez mon médecin spécialiste des problèmes de poids en janvier 2006, je devais faire 90 kilos

En juillet 2010 après avoir perdu du poids je suis remonté jusqu’à 98 kg  (mon poids maximum).

Là, je m’étais fixé de ne jamais atteindre les 100 kilos.

 

Et aujourd’hui je fais 89.400. Vous me direz mais tu n’as rien fais!

Mais quel combat! Nous les malades du poids et oui ce n’est pas aussi simple qu’on le pense.

Nous sommes des drogués de la nourriture, quand nous sommes en crise on doit avoir notre dose.

MALADE MAIS NON TU ME DIRAS TOI QUI NE CONNAIS  PAS CELA, AUCUN EFFORT.

Et pourtant long, très long combat.

Combat contre soi. Pas contre la nourriture, CONTRE SOI.

J’étais dans un total déni,  je mangeais toutes les heures,  j’ai dit stop et non !

Le poids est descendu un peu mais remonté, ce fameux déni.

Et oui, tout ce que l’on mange on l’enfoui  bien profond dans son cerveau.

On sait que par moment on est en crise, en 3 mouvements , un paquet de bonbons, une plaque de chocolat sont engloutis. Mais après, des heures de remord mais après:

-Bonjour Madame, comment allez-vous?

-Bien!

-Et cette semaine ? Comment avez-vous géré votre nourriture?

-J’ai fait attention, je n’ai pas trop mangé (pas trop mangé! ET tes bonbons, et ton chocolat, et tes…, et tes…)

-On va vérifier cela sur la balance puisque votre semaine était bonne.

Et là, la balance à 1kg, 500 g de plus…

Les semaines passent, les mois passent on perd, on  grossi, on perd, on grossi, on ”déni”.

Examen de sang tout est bon, l’apparence de la minceur on ne vit pas dessus puisque l’on accepte ses rondeurs.

Mais atteindre les 100 kilos jamais, avoir mal aux pieds quand on dépasse 94 kg jamais, la rétention d’eau on en veut plus.

ALORS QUE FAIRE ?  ET BIEN MOINS MANGER !

ET NON

SOIGNER CE DENI

Aujourd’hui 13 décembre 2013, mon déni commence à se soigner et mon poids est plus à la baisse.

Après on doit commencer à gérer, à anticiper, ce que l’on va manger dans la semaine, il faut un cadre, une structure, programmer les heures où on va manger, réfléchir à la nourriture que nous allons mettre dans le chariot. Prendre du temps pour me soigner=me faire à manger.

Pour moi, travaillant avec des horaires irréguliers, il faut que je prépare des repas à l’avance,

que je ne me retrouve jamais prise au dépourvu, car si je rentre et qu’il n’y a rien,  je vais aller dans le frigo et manger ce que je trouve.

Pensez, réfléchir, anticiper, semaines après semaines pour que cela devienne un automatisme.

MAIS AUSSI SE FAIRE PLAISIR  ET SE DIRE AUJOURD’HUI J’AI MANGE UN GATEAU OU AUTRE ET DEMAIN JE COMPENSE.

CAR ON EST DES HUMAINS  ON NE PEUT PAS MANGER COMME DES MACHINES, MAIS SAVOIR CE QUE L’ON MANGE ET CE QUE L’ON VA FAIRE.

 

Joëlle

 

12 novembre 2014

 

Presqu’une année que j’ai décrit mon comportement alimentaire.

Aujourd’hui  je fais 85 kilos 800

Un combat de tous les jours.

Une  année après, je peux dire que mon déni, je l’ai dépassé, je l’ai même identifié. Lorsque  je  monte sur la balance du médecin, ce que j’ai mangé pendant la semaine ou les 2 semaines que je laisse passer entre chaque rendez-vous, cela se retrouve sur la balance.

Je suis plus clair avec moi-même.

A 89.400 kilos j’avais  reprit du poids, oui rien n’était gagné repassé la barre des 90 kilos

Mais je me suis battue contre mes dénis, mes crises, un combat jour après jour, semaine après semaine, en perdant en reprenant du poids.

Combattre mes angoisses, mes fatigues, mes énervements qui entrainent mes prises alimentaires  ce qui entraine ma prise de poids.

Mais seule je n’aurai pas pu le faire.

Passer  5 minutes, 10 minutes ou ½ heures chez le médecin, parler reparler, bilan, re bilan, balance, re balance, même les mauvaises semaines. LE MEDECIN UNE AIDE

Et une AUTRE AIDE de mon tableau qui structure mes prises alimentaires. Mon tableau où je note mes prochaines heures de  repas, de collations.

Et surtout si j’anticipe mes repas.

Maintenant je sais ne jamais me retrouver devant mon frigo, mon armoire, mais ANTICIPER MES REPAS.

Sinon portes ouvertes à la dérive.

Bien sûr il y a encore des jours de non anticipation mais je me les avoue.

 

Et maintenant cela se voit, on me le dit.

ON EST A LA FOIS HEUREUSE MAIS ON A PEUR, PEUR DE PERDRE PIEDS ET DE REMONTER A 90 KILOS.

LA PEUR EST QUAND MEME BONNE MAIS L’OBSESSION NON.

La peur  me dit lors des  mauvais jours (car je ne suis pas une machine): ” aujourd’hui mauvais jour-reprends toi vite”.

Sinon je peux vite retomber dans un engrenage.

Je peux dire ” je suis une alcoolique de la nourriture”,” UNE ALCOOLIQUE DU GRIGNOTAGE”.

Comme les alcooliques, je peux retomber aussi vite si je ne structure pas , si ne n’anticipe pas.

 

Vous me direz, mais alors tu ne manges plus ce qui te fait plaisir, chocolat, gâteaux.

Mais oui j’en mange mais j’arrive à dire stop, pas de dessert aujourd’hui .

Si je punissais mon corps en  disant ne manges rien  de tout cela, mon cerveau à qui tout cela a manqué se déconnecterai et engloutirai ces aliments et peut-être les ”dénierai”.

85 KILOS 800 mon combat. AUJOURD’HUI MON POIDS EST STABLE DEPUIS UN MOIS.

 

Joëlle